avec Miss Psychomot

J’ai interviewé Margaux alias la Bobine Sensorielle

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Peut-être avez vous eu l’occasion de découvrir la Bobine Sensorielle sur Instagram ? Derrière ce pseudo il y a une consœur psychomotricienne qui vend du matériel fait main à destination des professionnels para médicaux 😉

Son compte est tout nouveau au moment de la publication de l’art mais j’avais hâte de connaître la créatrice, et de participer à la promotion de son site et ses produits ! Il y a toute une réflexion et démarche écologique qui ne peut que séduire.


Presentation

Margaux/La Bobine Sensorielle
@labobinesensorielle sur Instagram
Site Web en construction

 

Parles moi de toi, qui es tu

Je m’appelle Margaux, et je me cache derrière le compte « La Bobine Sensorielle » sur Instagram depuis peu.

Diplômée depuis plus de 6 ans de l’école de Lille, je n’ai jamais envisagée les réseaux sociaux comme un moyen de partage professionnel, tout simplement car j’avais déjà beaucoup d’autres « lieux » pour ça (intervisions, association de psychomotriciens de mon département, formations variées,…).

Et puis, avec la création de mon nouveau projet, je me suis rendue compte qu’il était primordial de me « connecter » pour agrandir mon réseaux et découvrir de nouvelles manières d’échanger. Donc me voilà, découvrant les méandres d’Instagram et ces multiples fonctions (j’ai parfois l’impression d’avoir 75 ans quand je ne comprends pas comment ça marche… !)

https://www.instagram.com/p/B33mZBAodHc/?igshid=av67lpmdxh3

 

Quel est ton parcours

 

Depuis le stage obligatoire de 3ème que j’ai passé auprès d’une psychomotricienne de ma famille installée en libéral, ce métier était une évidence pour moi. Il faut se dire qu’à l’époque (2004 !), le métier était encore très peu connu du grand « public » et les conseillers d’orientations ne pouvaient même pas me conseiller sur la voie la plus rapide pour accéder au diplôme. Sans parler des copains de classe qui confondait « psychomotricienne » et « péripatéticienne »… Ce n’était pas gagné !

 

J’ai suivi un Bac S, puis je suis entrée en Prépa à Rennes. La première année, j’étais à 56 places sur liste d’attente pour l’école de la Salpétrière, mais c’était trop juste…Donc j’ai retenté ma chance l’année suivante. J’ai peu de souvenir de ces années là, si ce n’est les halls de la BU de médecine et ma petite chambre étudiante de 9m2…Mais ça a payé car l’année suivante j’ai été accepté dans 4 écoles sur les 5 concours existants à l’époque !

 

Moralité : il faut se donner les moyens et s’accrocher !

 

Après mon diplôme, je suis partie un an toute seule au Pérou, aidée d’une association franco-péruvienne.  Dans la structure de crèche-école qui vise à soutenir les mamans monoparentales victimes d’abus, j’ai pu mettre en place de nombreux projets de préventions auprès des plus jeunes enfants notamment. L’idée était aussi de leur laisser une « trace » de mon passage, un livre/guide avec des idées d’activités et de jeux pour chaque fonction psychomotrices afin que les institutrices puissent poursuivre ce travail après mon départ. C’était il y a 5 ans, je ne sais pas si cela a fonctionné sur le long terme, mais je sais qu’une salle de psychomotricité a été construite au dessus du réfectoire pour y accueillir le matériel que j’avais acheté et récolté deçi delà…

 

De retour en France, j’ai commencé par des remplacements en SESSAD, en IME puis j’ai trouvé un poste à temps partiel en CMPP ainsi qu’un poste de deux jours/semaine en EHPAD pour compléter. Je travaillais beaucoup, et le « grand écart » était parfois pas si évident au niveau charge mentale. Quand une augmentation de temps à été possible au CMPP, j’ai pris la décision de quitter l’accompagnement des personnes âgées, même si cela me manque parfois…

 

https://www.instagram.com/p/B3oau4coTGV/?igshid=1fyxjetw9h4c8

 

Ou et avec qui exerces tu actuellement ? 

Actuellement, je ne travaille pas!

Je viens de quitter mon poste en CMPP (centre médico-psycho-pédagogique ) que j’occupais depuis 5 ans pour suivre mon conjoint dans la région Nantaise. Et le marché du travail y est plus que saturé

Et puis entre temps, nous attendons un heureux événement ( !) pour le début 2020, donc finalement, la recherche d’emploi a été quelques peu repoussée… Mais comme je n’aime pas rester les bras croisés, et que j’ai besoin de rester en contact avec mon métier, j’ai enfin saisi l’opportunité du temps qui s’offrait devant moi pour réaliser un projet que j’avais en tête depuis bien longtemps : lier mon métier à la couture, une des mes « passions ».

Depuis que je travaille, j’ai toujours fabriqué mon propre matériel. C’est comme ça qu’est née l’idée de la Bobine Sensorielle : proposer du matériel personnalisable, adapté aux patients que nous accompagnons (de tous âges et pour tous troubles), tout en respectant certaines valeurs éthiques, financières et écologiques !

J’ai beaucoup d’idées différentes pour le catalogue de la Bobine Sensorielle, griffonnées sur les pages d’un carnet. Mais la sagesse de mon conjoint a eu raison : une chose à la fois ! Alors, j’ai préféré me concentrer sur ma première idée autour du matériel lesté, et éviter de me noyer sous un trop plein d’informations à traiter…

J’ai déjà cousu des couvertures lestés avec du riz et autres petits coussins en graines pour ma salle au CMPP, et mes collègues semblaient toujours très intéressés par leur utilité ! Mais, connaissant les risques de nos professions, j’ai préféré pousser la réalisation un peu plus loin et trouver un avantage réelle à mes produits : ils sont tous lavables à 30° à la machine!

Un autre avantage ? Toutes les matières que je travaille sont issues de l’agriculture biologique, avec un impact minimum sur la planète et l’environnement. Cela permet aussi d’éviter tous les perturbateurs endocriniens et autres poisons chimiques d’entrer en contact avec les tissus. C’est mieux pour nous, pour nos patients et pour la planète !

En tout cas, si vous cherchiez ce type de matériel pour travailler avec vos patients autour de la sphère proprioceptive, autour des pressions profondes, des sensations corporelles de poids, d’ancrage et d’appuis, n’hésitez pas à m’envoyer un mail ! Je peux aussi réaliser des commandes « sur-mesure » si vous avez certains besoins spécifiques…

En fait, je vais rectifier ma réponse de tout à l’heure : « Actuellement, je travaille autrement autour de la psychomotricité… »

https://www.instagram.com/p/B3ynuMaIZuK/?igshid=1ih4y0upn0yjh

 

Comment organises-tu ta semaine de travail ? 

Pour le moment, ma semaine est plutôt « light », en comparaison à mon planning d’avant… Je prends soin de moi, je profite pour me reposer, pour penser, noter mes idées, coudre, avancer dans mon projet de La Bobine Sensorielle… C’est tout un autre univers d’entreprenariat qui s’ouvre à moi, et comme je n’ai aucune compétence, je dois prendre beaucoup de temps pour apprendre !

Le matin, c’est surtout lié à l’administratif, à la paperasse, aux fichiers excel, … et l’après-midi, je me consacre soit aux commandes, soit aux réseaux sociaux, soit aux photos,…Tout ce qui est plus créatif.

Et si c’est possible, je m’accorde une petite balade pour prendre l’air, ça me permet de prendre du recul !

 

Quelles sont tes loisirs ? Tʼen inspires tu durant les séances de psychomot ? 

Mis à part la couture, que je n’utilise pas « à proprement parlé » dans mes séances, les activités manuelles m’ont toujours beaucoup intéressées, et souvent, j’ai pu les utiliser dans des prises en soin avec des enfants, des ados et même des personnes âgées.

Tout le travail de conscience corporelle autour du Yoga, de la relaxation, de l’expression corporelle est aussi une vraie source d’inspirations pour mes séances.

Je suis musicienne depuis l’âge de 7 ans, et cette pratique m’a toujours suivie, peu importe les structures. Souvent, c’est sous forme de groupe que ça c’est matérialisé : un groupe de chant/comptine pour enfant atteint de TSA en stage de dernière année en école de psychomot, un atelier sensoriel en musique méditative en EHPAD, un groupe de Gym douce basée sur la rythmique au PASA, et un groupe de découverte sensorielle par la création d’instrument de percussions au CMPP. La musique est partout dans mon travail !

 

https://www.instagram.com/p/B34ovGFIlQk/?igshid=1tvcdmid0j7go

 

Que préfères-tu dans ton travail ? 

Je suis tentée de répondre « TOUT », mais ça ne serait pas entièrement honnête.

Si je ne devais garder qu’un seul avantage, celui qui m’a séduit dès le départ et que je trouve fabuleux, c’est la capacité d’adaptation incroyable de notre métier : changer de structure, de population, de médiation, de manière de voir les choses, … Il est toujours possible de tout réinventer, tout en restant toujours au contact avec la base de la psychomotricité, ce lien fondamental de relation entre le corps et l’esprit, l’harmonie de l’être.

C’est d’ailleurs ce que je fais actuellement : s’adapter au marché du travail en se réinventant un métier !

 

Peux-tu nous confier sur ce que tu aimes moins dans ton travail ? 

Le manque de reconnaissance parfois, que ce soit du côté de certains collègues, ou des « hauteurs administratives » qui ne prennent pas du tout en considération la réalité du terrain. C’est pesant et on peut vite se sentir anéanti face à certaines demandes qui n’ont pas de sens, qui vont à l’encontre de ce que l’on fait tous les jours avec nos patients… D’où l’importance des rencontres entre psychomotriciens lors de formations, de rencontres, de ‘cafés psychomot’ pour se  « renarcissiser » un peu !

 

Quelles sont les qualités que tu estimes nécessaires pour être un super psychomot ? 

De l’empathie et de la bienveillance pour pouvoir rencontrer la personne dans ce qu’elle est, dans sa manière d’être ; de l’imagination et de la créativité pour proposer des situations au plus près de ce que vit la personne que l’on accompagne ; mais aussi de l’adaptabilité permanente et une bonne dose de juste distance relationnelle.

 

https://www.instagram.com/p/B3uYgvGISdK/?igshid=1drg5sghgge66

Comment envisages-tu le métier dʼici quelques années ?

 Une plus grande reconnaissance professionnelle : un remboursement possible au même titre que les orthophonistes peut être une manière d’y arriver, une revalorisation du nombre d’années d’études aussi, et surtout l’augmentation du nombre de postes, notamment dans certaines régions où il en manque cruellement !

 

Quels sont les impacts de la psychomotricité sur ta vie ? Quʼest ce qui a changé en toi ? 

Je pense qu’au-delà d’être mon métier, la psychomotricité permet une vraie prise de conscience au quotidien, pas seulement sur le « temps de travail ».

C’est pouvoir s’adapter, écouter ses proches, évoquer ses émotions dans une société qui nous poussent plutôt à les cacher, se remettre en question, s’écouter soi-même et prendre le temps de penser.  C’est joliment dit sur papier, et ce n’est pas le cas tout le temps faut se l’avouer ! Mais être psychomotricienne m’a certainement permis de découvrir une autre « grille de lecture » très riche, grâce à l’observation et à l’analyse.  J’ai l’impression que c’est un sacré avantage mine de rien !

 

Enfin, comment as tu découvert MissPsychomot ? Quʼest ce que tu apprécies le plus sur le blog ou sur Instagram ? 

J’ai découvert MissPsychomot sur Instagram ! D’abord avec les Interviews, moyen formidable de découvrir les collègues au-delà de leur pseudo ; et puis, avec les partages de matériel, d’infographies, les articles plus « pratiques » sur le quotidien de notre métier….
ET je pense que toute la rubrique HNI va prendre aussi tout son sens dans les prochains mois pour moi et mon conjoint !

Merci encore MissPsychomot de promouvoir la psychomotricité comme tu le fais !

❤️❤️❤️

 

Merci pour cette conclusion, l’hygiène naturelle infantile est LE sujet qui m’anime en ce moment (et il y en a encore d’autre – multi passionnée) alors c’est avec grand plaisir si je peux contribuer 😉 D’ailleurs j’en ai parlé sur Instagram

 

Et puis surtout … Merci pour cet interview !!! On n’a qu’une envie, c’est de lui souhaiter beaucoup de succès 😉

 

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