avec Miss Psychomot

Le burn out comme motif de soins en psychomotricité

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Saviez vous qu’en cas de burn out, il est possible qu’une prise en charge en psychomotricité puisse être thérapeutique, une alternative aux médicaments ?

En cette journée du 1er mai, fête du travail et jour férié en France, j’ai trouvé drôle de parler du burn out… pas vous ?

 

Burn Out

 

Traduit par épuisement, le burn out est bien plus que cela. Aujourd’hui cet état de fatigue intense psychique, émotionnel et physique se retrouve aussi bien dans la sphère professionnelle que personnelle, familiale.

Ici, on va s’intéresser uniquement au burn out professionnel.

 

Plusieurs termes et définitions ?

Selon la HAS (Haute Autorité de Santé), le Burn out correspond au stress professionnel qui est pourtant à distinguer de la souffrance  psychique au travail.

La souffrance psychique au travail comprend à la fois :

• les pathologies psychiques classées dans le chapitre V «Troubles mentaux et du comportement » de la CIM 10 (Classification internationale des maladies-10e révision)

• les troubles de la santé mentale non classées dont le burnout, mais aussi le stress lié au travail, les symptômes isolés d’anxiété ou de dépression comme l’irritabilité ou la nervosité. Le lien entre ces symptômes ou maladies avec le travail (origine ou aggravation) doit être confirmé par les médecins du travail.

 

Quant au stress professionnel, la HAS le définit comme « un état de déséquilibre entre la perception par la personne des contraintes de son environnement, et des ressources dont elle dispose pour y faire face ». Ainsi, ce stress peut avoir des conséquences physiques et psychologiques.

Justement, ce stress peut être considéré comme un des facteurs de risque de burnout.

 

Finalement, la définition la plus retenue du burn out est celle du syndrome d’épuisement professionnel qui correspond à un « épuisement physique, émotionnel et mental qui résulte d’un investissement prolongé dans des situations de travail exigeantes sur le plan émotionnel ».

 

Les manifestations symptomatiques

Encore une fois, le burn out n’est pas une maladie mais plutôt un processus de dégradation du rapport subjectif au travail à travers trois dimensions :

1- l’épuisement émotionnel,

2- le cynisme ou dépersonnalisation (déshumanisation, indifférence),

3- la diminution de l’accomplissement personnel au travail ou réduction de l’efficacité professionnelle

Les manifestations sont plus ou moins importantes, et s’installent progressivement. Un bilan somatique est nécessaire pour écarter les autres causes de ce mal être global.

Les  symptômes peuvent être classés selon la nature des manifestations :

1- Symptômes psychiques

2- Symptômes corporels

3- Symptômes cognitifs

4- Changement de comportement

 

Source : Recommandations thérapeutiques du Réseau suisse d’experts sur le burnout (SEB)

 

Causes d’apparition

 

Il existe six catégories de facteurs de risques psychosociaux :
1- intensité et organisation du travail (surcharge de travail, imprécision des missions, objectifs irréalistes, etc.) ;
2- exigences émotionnelles importantes avec confrontation à la souffrance, à la mort, dissonance émotionnelle ;
3- autonomie et marge de manœuvre ;
4- relations dans le travail (conflits interpersonnels, manque de soutien du collectif de travail, management délétère, etc.) ;
5- conflits de valeurs ;
6- insécurité de l’emploi.

 

La place de la psychomotricité

 

La psychomotricité s’adresse à tous.

Il est important d’emblée de rappeler que les personnes qui bénéficient des soins en psychomotricité ne sont pas exclusivement des enfants ou des personnes en situation de handicap.

A aucun moment, le décret de compétence, c’est à dire le texte de loi qui présente les missions du psychomotricien, n’indique une restriction de la « population ». Vous pouvez retrouver le décret (en France) ci dessous :

https://www.misspsychomot.com/2019/01/17/les-missions-du-psychomot/

 

Ainsi, on peut lire que le psychomotricien contribue par exemple au traitement des troubles des régulations émotionnelles et relationnelles  au moyen de techniques d’approche corporelle.

 

Bien que les psychothérapies sont courantes et préconisées en cas de burn out, il est intéressant voire nécessaire de proposer une approche multidisciplinaire comme la relaxation et d’autres thérapies corporelles propres à la psychomotricité, ceci afin d’apprendre à identifier et gérer le stress.

 

Une pratique sportive pendant la pause méridienne peut permettre d’évacuer le stress et poursuivre le travail dans de meilleures conditions physiques et mentales

La psychomotricité comme soin

Les manifestations de mal être sont nombreuses et impactent plusieurs domaines, elles ne vont pas être les mêmes chez le collègue. Elles sont propres à la personne qui souffre.

Les soins psychomoteur selon le SNUP (Syndicat national d’union des psychomotriciens) va permettre au patient de :
• prendre conscience de son organisation psychomotrice,
• d’en réduire les dysfonctionnements, qu’ils soient d’origine psychique ou physique,
• de restaurer ses capacités de participation et d’adaptation aux activités de son environnement.

Le premier point consiste à se connaître, pas nécessairement connaître l’origine des symptômes (ce qui correspond plus au travail du psychologue) mais plutôt reconnaître les manifestations corporelles, émotionnelles et psychiques. Ainsi, le psychomotricien va pouvoir travailler en se basant dessus.

Si le stress se traduit par une respiration saccadée, les séances de relaxation vont donner des outils pour gérer la respiration sur le moment mais aussi en prévention. Si le stress se traduit par des oublis et des idées dispersées, le psychomotricien peut proposer des médiateurs pour apprendre à se recentrer comme le mandala, le pliage etc à pratiquer durant la pause par exemple.

 

Les cordonniers les plus mal chaussés

Plusieurs études s’accordent à révéler que les professionnels de santé de manière général représentent une population à risque. On pense souvent aux médecins ou aux infirmiers, ce qui est juste, mais les psychologues et psychothérapeutes également !

Psychomotriciens ou non, prenez bien soin de vous, en toute circonstance ♥

 

Toutes les sources en PDF citées :
  • Documents de la HAS Haute Autorité de Santé ici et ici
  • Le traitement du Burn out ici
  • Évaluation de l’efficacité des thérapeutiques en psychomotricité ici

2 réponses

  1. Je voulais vous remercier pour votre post car on parle quasiment jamais de la psychomotricité comme possibilité de soins pour la dépression et ce n’est pas proposé par les médecins. Mon mari en a bénéficié seulement lors de son 3eme séjour en psychiatrie. C’est ce qui l’a le plus aidé alors qu’il souffre de dépression majeure depuis près de 20 ans.

    1. Merci pour votre témoignage, oui c’est dommage que les médecins ne sachent pas que c’est possible, sauf éventuellement ceux qui travaillent en lien avec les psychomotriciens dans les structures.

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