Classiquement, nous sommes à 39 semaines d’aménorrhée, Bébé pousse son premier cri.
Des bébés naissent, des femmes accouchent, des parents embrassent avec joie leur bébé pour la première fois. Tel est le scénario rêvé. De l’amour, de la joie. Loin de nous les émotions négatives, la douleur : ON VEUT DE LA JOIE.
Mais si la grossesse se vivait autrement ?
Si pour certaines femmes elle était source de craintes, d’appréhensions, de douleurs et de difficultés ?
Et si pour certaines, ce moment tant attendu était vécu douloureusement ?
Tant de fois résonne au cabinet les phrases suivantes « « Je suis obèse » « J’oppresse » « J’ai peur » « Et si je n’étais pas une bonne mère » « Je me sens seule car lorsque j’observe les articles sur la grossesse, il semblerait que pour beaucoup il s’agisse d’une période source d’épanouissement… alors que moi je n’attends que la libération ». Le champ lexical du poids, de la douleur, de la peur sonne le glas d’une grossesse idyllique.
La grossesse est un moment unique dans la vie d’une femme. Son corps change, se métamorphose. Mais pour certaines, la grossesse rime avec pléthore de symptômes. Ainsi, l’apothéose hormonale peut rimer avec nausées, céphalées, insomnies, oedèmes, douleurs en tout genre ; sautes d’humeur…
Chamboulement hormonale, chamboulement psychologique. Source de joie, de découvertes, de rêveries, d’appréhension, de métamorphoses positives ou négatives telle pourrait être une définition de la grossesse. Un petit être pousse en soi, dans 9 mois, nous serons au minimum 2, voir 3 ou 4 ou 5… : une famille des temps modernes.
Mon envie ? Ma passion ?
Soutenir ces femmes, ces parents, ces bébés en devenir dans la métamorphose corporelle, fantasmatique que représente le « devenir parent ».
Mon capitaine, le mot d’ordre : l’écoute et la bienveillance.
« J’aimerai juste entendre que je ne suis pas le seule à détester cette période ».
Se sentir soutenue, portée, écoutée. Beaucoup de femme, de père en devenir se livrent rapidement à partir du moment où ils se sentent libre de s’exprimer sans crainte du jugement. A peine la porte franchie que le robinet s’ouvre vers ce monde où petit à petit les inquiétudes sont verbalisées, verbalisables.
Le toucher thérapeutique comme remède ?
Il n’y a pas de remède miracle, chaque individu est unique. Le massage femme enceinte proposé dans un cadre de stimulations sensorielles douces (lumière tamisée, serviettes chaudes, musique visant l’évasion mentale), où la patiente se sent en sécurité, où sa température est adéquat… correspond à ma caverne d’Alibaba.
Le massage s’effectue dans un ordre précis. La femme est positionnée en décubitus latéral. Seule la partie du dos massé est découverte. Les étapes sont les suivantes : Hémicorps droit (dos, jambes, pied), hémicorps gauche, pour finir par la tête. Les pressions alternes entre des pressions fortes et des effleurages. L’idée est d’être le plus englobant possible.
La peau, comme nous le dit si bien D.ANZIEU, créée le sentiment d’être une personne unifiée. Elle est le miroir, la mémoire de nos émotions, de notre vécu, de nos ressentis. Le toucher thérapeutique a donc pour mission principale d’affiner la conscience de ses ressentis corporels, d’apporter un relâchement tant psychique que physique, de « reconnecter » le corps du patient avec son psychisme c’est-à-dire de l’aider à concevoir les transformations de la grossesse sur sa propre image du corps.
Le plus est d’apporter un relâchement des tensions musculaires. Décontracter les muscles, soulager les points douloureux, prendre conscience de sa respiration, ressentir ses points d’appui, redécouvrir son équilibre sont tant d’éléments réveillés par le toucher thérapeutique.
L’objectif principal est donc et avant tout de soutenir la future maman face aux changements profonds de son corps. De l’accompagner dans la verbalisation de ses ressentis et donc de lui apporter un soutien stable qui l’assure de ses compétences.
A la fin de la séance, une verbalisation est proposée afin de soutenir la femme enceinte dans l’élaboration et l’expression de ses ressentis.
Vous l’aurez compris, l’accompagnement de la grossesse, aussi bien auprès du père, que de la mère est fondamental.
Puis n’oublions pas que même si la grossesse se déroule à merveille, lorsque notre corps est apaisé, soulagé et détendu notre psychisme par réciprocité s’apaise également.
Écrit par #Lea