avec Miss Psychomot

J’ai interviewé Amina psychomot et instructrice en massage

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Aujourd’hui, c’est Amina, une psychomotricienne que j’ai « rencontré » du groupe Facebook que je co-administre qui s’appelle « Psychomotricité à domicile » qui répond aux questions de l’interview.

Je suis toujours impressionnée par les différents parcours des psychomotriciens, et je suis très honorée par la confiance qu’on m’accorde en partageant les histoires sur le blog.

En échangeant avec Amina, qui n’a pourtant pas de blog, compte ou page Facebook dédié à son activité professionnelle, j’ai voulu mettre à l’honneur les reconversions. Encore aujourd’hui, peu ou pas assez de jeunes connaissent le métier de psychomotricien pour songer à exercer ce métier. Comme moi, qui ait découvert la profession sur le tard malgré 3 ans en fac de psychologie, ou comme Amina qui a tout plaqué pour savoir ce qu’elle voudrait faire comme métier.

J’espère que son témoignage encouragera les personnes désireuses de devenir Psychomotricien meme après avoir fait des études sans lien. Rien n’est arrêté.

Parles moi de toi, qui es tu

Je m’appelle Amina , j’ai 30 ans et je suis psychomotricienne dans le sud est de la France depuis juin 2017. C’est tout frais.

Quel est ton parcours ?

J’ai fait une reconversion professionnelle et même personnelle !

Je suis originaire de Lille, où j ai fait ma scolarité et où j’ai exercé dans le marketing après un DUT TC (techniques de commercialisation). Je me suis vite rendue compte que ce n’était pas fait pour moi,  j’ai décidé de changer de vie et de rejoindre ma meilleure amie qui venait de s’installer à Marseille avec son mari. Je me cherchais professionnellement et  c’est à Marseille que j’ai découvert la psychomotricité.

Je me suis dis :

 » wahou C’EST ÇA ! c est ce que je veux faire , un métier qui prend en compte la globalité de la personne, tant le psychique que le corporel !! »

 

À 25 ans, j’ai décidé de reprendre les études.

J’ai fait la prépa de L’IFPVPS à la Garde. J’ai eu mon concours et j’ai intégré l’école de psychomotricité de Hyères les palmiers (qui maintenant a déménagé à la Garde). J’ai passé 3 merveilleuses années, qui ont été autant enrichissantes qu’intenses. Je me suis formée à mon métier et j’ai rencontré de belles personnes avec lesquelles je suis toujours liée aujourd’hui.

C’est une expérience tant professionnelle que personnelle.

 

Cette formation m’a révélé beaucoup de chose sur moi et également sur le monde.

Je me suis également formée au massage parents/ bébé. Je suis donc également instructrice en massage parents/bébé, formation que j’ai réalisé auprès de l’AFMB en 2018. Cela m’apporte énormément dans mon travail de psychomotricienne.

Ou et avec qui exerces tu actuellement ?

Je suis restée dans le Var, où je me sens bien.
Je suis salariée d’une part, j ‘exerce actuellement à mi temps dans un SESSAD spécialisé déficience visuelle, ce qu’on appelle un S.A.A.A.S (service d’aide à l’acquisition de l’autonomie et à la scolarisation) auprès d’enfants et adolescents présentant une déficience visuelle ou une cécité.
Je suis également autoentrepreneur depuis peu (février 2019), mon projet est d’intervenir à domicile en tant que psychomotricienne et instructrice en massage parents/bébé.

Comment organises tu ta semaine de travail ?

Pour l’instant je travaille 3 jours par semaine, pour mon activité salariale. Par ailleurs, je mets en place doucement mon activité libérale. 

 

Quelles sont tes loisirs ? T’en inspires tu durant les séances de psychomot ? 

J’ai la chance d’être dans une région où le climat est doux avec des paysages magnifiques, sans oublier la plage où j’aime me rendre après le travail ou le week-end pour marcher au bord de l’eau. Je pratique de la danse contemporaine, que j’ai découvert pendant mes études de psychomotricité. C’est un style de danse que j’aime beaucoup par son côté « liberté de mouvement » mais aussi par la conscience corporelle qu’elle apporte.

J’utilise cette médiation dans mes prises en charges psychomotrices. En effet, elle apporte des notions d’ancrage, de relâché et  un rapport au sol intéressant.

Que préfères tu dans ton travail ?

Ce que j’aime dans le travail en SESSAD, c’est la liberté de choix des médiations ainsi que des modalités de prise en charge. En effet, en cohérence avec les besoins de l’enfant, je peux utiliser la danse, balnéothérapie, escalade, par le cheval, je peux décider de suivre un enfant à l’école, à la maison ou à la piscine … De plus, je travaille en équipe pluridisciplinaire, ce qui permet d’avoir une vue globale de l’enfant. J’aime beaucoup échanger avec mes collègues, j’apprends et je grandis dans ma profession. 

 Enfin, cette liberté je la retrouve également dans la possibilité de cumuler un emploi dans une structure, en tant que salariée, et d’être mon propre « patron » de travailler comme je le désire en tant qu’auto entrepreneur. Je peux ainsi élargir le type de public et ainsi de gagner en expérience.

Peux tu nous confier sur ce que tu aimes moins dans ton travail ?

Le fait de travailler en SESSAD, et de faire du domicile, implique de faire pas mal de voiture, même si le périmètre d’intervention est assez restreint pour ne pas justement passer trop de temps sur la route. C’est une notion à prendre en compte dans le choix de structure de travail.

L’autre aspect que je n’aime pas non plus c’est la paperasse. Quand on est à son compte on doit tout faire sois-même, être assez rigoureuse et organisée.

Quelles sont les difficultés que tu rencontres ?

La principale difficulté se situe parfois au niveau de la « qualité » d’accueil de certaines prises en charges. Quand on décide de suivre un enfant dans son milieu scolaire, on n’a pas toujours la chance d’avoir une salle assez grande, la cadre n’est pas toujours respecté. Il faut donc s’armer de patience et pouvoir s’adapter.

Il arrive aussi qu’avec certains patients cela soit difficile, que je sois plus fatiguée mais c’est comme tout métier 🙂

Comment y remédier si possible ?

Le fait de travailler en équipe me permet de pouvoir échanger sur mes difficultés cela me soulage beaucoup.

Quelles sont les qualités que tu estimes nécessaires pour être un super psychomot ?

Il faut avant tout une certaine motivation car les études sont assez intenses. De plus, il me parait nécessaire de faire preuve d’empathie, d’une certaine créativité et d’une capacité d’adaptation. En effet, pas toujours besoin d’avoir des jouets sophistiqués mais de bonnes idées ça sert toujours! Une certaine curiosité et ouverture d’esprit permettent également d’en apprendre toujours plus et de se laisser surprendre par notre beau métier.

Comment envisages tu le métier d’ici quelques années ?

J’espère m’épanouir toujours autant dans mon travail et de développer mon activité libérale. A plus long terme, j’aimerai animer des formations ou pourquoi pas intégrer une école de psychomotricité en tant qu’intervenante ou enseignante. En effet, le partage du savoir et des expériences ma plait énormément.

Quels sont les impacts de la psychomotricité sur ta vie ? 

Tout d’abord cela a changé ma façon d’envisager la personne. Il n’y a plus de clivage entre corps et esprit. Je l’ai appris dans les différents apports théoriques ( cours, formations, lectures) mais j’ai également pu le voir dans ma pratique. Cela m’a permis aussi de comprendre le fonctionnement de certains de mes proches, et de mettre du sens sur mon propre fonctionnement.

Cela a également changé ma façon de voir la maladie, les malades, surtout les maladies psychiques qui peuvent faire peur. Mon long cheminement, m’a permis d’envisager chaque personne avec ses possibilités du moment et leur manière d’être au monde qui n’est pas figée.

De plus, cela m’a ouvert à des pratiques corporelles ( Aikido, danse contemporaine) vers lesquelles je ne me serai pas tournée si je n’avais pas pris cette voie.

Le fait d’être spécialiste du développement psychomoteur de l’enfant, me permet de conseiller, rassurer et faire de la prévention auprès de mes proches qui attendent ou qui ont un bébé ou un enfant en bas âge. En effet, cela me plait beaucoup de pouvoir partager ce savoir.

Enfin, cette merveilleuse aventure a mis sur mon chemin des personnes que j’estime beaucoup, qui partagent le même métier que moi et qui sont devenus des amis chers.

 

 

Raconte moi un de tes plus beaux moments comme psychomot ?

L’un des plus beaux moments en tant que psychomotricienne est arrivée pendant mon stage long lorsque j’étais étudiante en 3 ème année. Je réalisais ce stage dans mon actuel lieu d’exercice, avec des enfants déficients visuels.

Ma rencontre avec Amele (prénom changé), me marqua profondément.

C’est une jeune fille qui présente une déficience visuelle sévère avec des troubles associés. Ces troubles sont de types autistiques. Amel avait 5 ans lorsque je l’ai rencontré. Elle est d’origine marocaine, sa maman ne parlait pas français, elle s’adressait à Amele en arabe. Amele ne parlait pas, il était difficile d’entrer en communication avec elle, elle s’enfonçait les  doigts dans les yeux et émettait des vibrations vocales. Je peinais à entrer en relation et à créer du lien.

Lors d’une séance, avec ma maître de stage nous avions préparé la salle de psychomotricité de sorte qu’elle explore avec nous les différentes installations. Or, Amele restait assise sur le banc, les doigts enfoncés dans les yeux. Nous la sollicitions mais en vain…

Puis d’un coup, je lui dit : »viens » en arabe: « aji« , et là le miracle se produit: elle enleva ses doigts des yeux, et s’orienta vers moi, elle semblait attendre que je continue à lui parler dans sa langue maternelle.

Le fait de partager la même langue maternelle, nous rapprocha et le travail a pu commencer à ce moment précis !

Enfin, comment as tu découvert MissPsychomot ? Qu’est ce que tu apprécies le plus sur le blog ou sur Instagram ? 

Je t’ai découverte en faisant mes recherches sur l’auto entreprenariat et ton blog m’a beaucoup aidé! Les articles sont clairs et très instructifs. Ensuite j’ai découvert le compte instagram que j’aime beaucoup également, surtout le partage d’articles de différents psychomotriciens que tu mets en lumière.

 

Merci Amina pour sa participation, et je précise qu’il ne s’agit pas de Amina, ma remplaçante que je cite sur certaines publications Instagram, haha.

 

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