avec Miss Psychomot

J’ai interviewé Juliette @parolesdepsychomot

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Pour le premier interview de psychomot de 2021, c’est Juliette connue sous @paroledepsychomot sur Instagram qui ouvre le bal.

Son compte est à découvrir, il comprend des boîtes à outils, des récits et réflexions liées à sa pratique professionnelle, sans oublier ses participations à l’ #instantpsychomot ! Active en story, elle échange régulièrement avec ses abonnés.

Cette année est très importante pour Juliette qui est également présidente d’une association de professionnels paramédicaux qui œuvrent pour la prévention, la prise en charge des enfants et la formation des enseignants autour des Troubles Spécifiques du Langage et des Apprentissages (TSLA). Il s’agit de l’école Dys/Dys que vous pouvez découvrir ici et si vous souhaitez soutenir le projet, c’est ici.

Je vous invite à rencontrer Juliette à travers cette interview dans laquelle vous aurez le plaisir d’y découvrir une merveilleuse femme chez qui, la psychomotricité, c’est bien plus qu’un métier, c’est la rencontre de sa vie !


PRÉSENTATION 


Juliette @parolesdepsychomot

  

  • Parles moi de toi, qui es tu ?

Je suis Juliette, de @parolesdepsychomot. Je suis diplômée de l’école de la Pitié Salpétrière depuis juillet 2019, pour ma plus grande fierté ! 

  • Quel est ton parcours ? 

J’ai fait un baccalauréat scientifique, en parallèle de ma terminale j’avais tenté le concours de l’ISRP Marseille et Paris (j’habitais Marseille à l’époque), donc je les avais tenté un peu histoire de voir quoi. Bon, je les ai pas eu du coup. J’ai fait la prépa cours Galien à Marseille et après cette année de prépa, j’ai passé les concours de Toulouse, Lyon, Lille, La Salpétrière et les ISRP de Paris et Marseille. C’était en 2015-2016, donc c’était encore les seuls ISRP qui existaient, et j’ai passé tous les concours existants à l’exception de l’IFP de Hyères. J’ai décroché plusieurs concours : Toulouse et la Salpétrière sur liste principale, les ISRP et Lille sur liste d’attente, ils m’ont appelé par la suite car la liste avait remontée, mais j’avais déjà confirmer mon inscription à la Salpétrière, qui était vraiment l’école que je visais en passant les concours.

  • Où et avec qui exerces tu actuellement ? 

J’exerce actuellement dans deux cabinets libéraux en tant que collaboratrice. Ces deux cabinets sont situés dans les Yvelines.

Au niveau de la patientèle que je reçois, c’est majoritairement des difficultés et des troubles des apprentissages, des troubles du spectre autistique, des épilepsies, difficultés de gestion des émotions (troubles du comportement, anxiété).

  •  Comment organises tu ta semaine de travail ?

Ma présence sur le cabinet 1 est répartie ainsi : lundi matin, mercredi après midi et jeudi toute la journée.
Ma présence sur le cabinet 2 est répartie ainsi : mardi toute la journée, mercredi matin, vendredi toute la journée, samedi toute la journée. Pour le moment, sur ce cabinet je suis en remplacement de congés maternité, à partir du mois de février je serai collaboratrice et du coup j’y travaillerai seulement le mardi et le samedi.
A partir de février, je travaillerai donc pour le cabinet 1 mais en allant d’école en école pour la prise en charge des enfants conventionnés MDPH et ne pouvant pas venir au cabinet.

Des semaines chargées mais tellement riches !

Pour les bilans, je m’organise sur le lundi matin (mes autres jours du cabinet 1 sont surchargés de prises en charge).

Pour le cabinet 2, j’organise mes bilans sur le mardi matin et le vendredi matin.
Au niveau de la rédaction des comptes rendus, je les rédige le soir après mes prises en charge (je n’ai pas d’enfant, mon conjoint est cuisinier, donc à part en ce moment, le soir il n’est pas à la maison, ce qui me permet de traîner au cabinet pour rédiger), sinon je les rédige sur les quelques trous que j’ai dans la semaine, et je m’organise pour les rendre quinze jours après la passation.
Une seule règle d’or : pas de travail à la maison (en réalité, ça peut arriver mais c’est rare).

 

 

  • Quelles sont tes loisirs ? T’en inspires tu durant les séances de psychomot ? 

J’adore la lecture, le coloriage de mandalas, depuis peu j’ai commencé l’argile.
J’ai également fait du théatre pendant 10 ans, j’ai arrêté en commençant les études de psychomot (par manque d’argent et de temps). Mais c’est toujours quelque chose que j’adore. Je fais d’ailleurs un stage d’improvisation en avril, j’espère pouvoir réutiliser des choses dans mes prises en charge.
Et sinon, oui carrément, j’utilise tout ce que j’aime en prise en charge. On fait des lectures de conte, on colorie, et on construit des œuvres d’art en argile qu’après on peint, on organise des spectacles, et parfois on fait même du guignol show… !

  • Que préfères tu dans ton travail ?

C’est super dur comme question, j’aime tellement mon métier qu’il en est devenu un mode de vie… Je dirai que ce que je préfère, qui est inhérant à l’exercice en libéral, c’est la proximité avec les parents et tout ce travail de lien à construire, j’adore voir les enfants progresser, et leur fierté quand je leur montre leurs progrès, j’adore le travail sensoriel et mettre en jeu le dialogue tonique et tonico-émotionnel. Je trouve ces notions tellement jolies, ce sont sûrement mes items psychomoteurs préférés, et les voir à l’œuvre, c’est fou !

Ce que j’ai adoré quand j’ai rencontré la psychomot, c’est de me rendre compte du point auquel tout mon corps est investi dans la relation à l’autre et comme il m’était fiable et utile.

 

  • Peux tu nous confier sur ce que tu aimes moins dans ton travail ? 

Ah ben… la comptabilité, sans hésiter. Et tout ce qu’il y a autour. Courrir après les réglements, tout reporter sur mon logiciel de compta, toujours vérifier et re-vérifier, passer à la banque toutes les semaines… Quel stress.

 

  • Quelles sont les difficultés que tu rencontres ? Avec les patients ? Avec l’institution même si tu n’y travailles plus ? 

En ce moment, les difficultés que je rencontre, je dirai que c’est avec les enfants qui montrent une inhibition importante, qui refusent d’aller dans l’imaginaire, qui sont complétement bloqués et qui ne lâche pas prise. J’avoue que j’en ai deux en ce moment en suivi qui refuse catégoriquement tout ce qui a attrait au lâcher prise, et j’ai essayé pas mal de chose, mais je commence à arriver au bout de mes idées.

 

  • Comment y remédier si possible ?

Heureusement, j’ai des échanges avec mes collègues et les instacollègues (coucou) qui sont riches, et la pluralité des idées, la créativité de chacun permet d’ouvrir à de nouvelles possibilités, de nouvelles idées.

Après, je pense que si on ne se sent pas adapté au suivi, il ne faut pas culpabiliser et laisser partir le patient avec un thérapeute qui sera plus à même de l’aider. On ne peut pas sauver tout le monde, et il faut aussi parfois être bienveillant envers soi-même.

 

  • Quelles sont les qualités que tu estimes nécessaires pour être un super psychomot ?

L’adaptabilité, maître mot de notre profession selon moi ! Et puis, l’écoute, la bienveillance, le non-jugement, la créativité, la patience, la remise en question, la déontologie.

  

  • Comment envisages tu le métier d’ici quelques années ?

Vaste sujet. J’aimerai évidemment que la psychomotricité soit mieux reconnue, plus accessible.


Personnellement, j’ai engagé un projet de grande envergure que j’ai annoncé il y a peu : la création de mon association Ecole Dys/Dys.
Passionnée par les troubles des apprentissages, j’ai à cœur de venir en aide à ces enfants souffrant de ces troubles invisibles, de limiter leur impact au sein de leur scolarité et de leur vie personnelle. Pour ça, l’association va assurer des prises en charge directement au sein des écoles grâce à une équipe d’intervention composée d’un psychomotricien, d’un orthophoniste et d’un (neuro)psychologue, mais également des cellules préventives pour les enfants qui présentent des difficultés, mais également une étroite collaboration avec les enseignants pour les former à ces troubles, co-construire des outils adaptés aux besoins particuliers de chaque élève en difficulté, et permettre aux parents de mieux comprendre le fonctionnement de leur enfant, de mieux les accompagner, tout en leur évitant de quitter leur travail pour amener les enfants en prise en charge, car elles seront sur le temps scolaire.

Voilà le gros du projet. Pour ceux qui veulent en savoir plus, des liens sont disponibles sur le compte instagram de l’association @ecoledysdys.

C’est un projet qui se construit dans ma tête depuis le début de mes études en psychomot, et qui se crée depuis déjà presque un an !

L’ouverture est prévue en septembre 2021, on essaie donc de sensibiliser un maximum de personnes à notre cause… J’ai hâte !!

 

 

  • Quels sont les impacts de la psychomotricité sur ta vie ? Qu’est ce qui a changé en toi ? 

La psychomotricité a littéralement changé ma vie, elle m’a appris la remise en question, la prise de recul, m’a aidé grandement dans ma gestion émotionnelle.

Elle a d’autant plus changé ma vie que je l’ai rencontré dans des moments de doutes très importants. Lorsque j’étais en seconde, j’étais en échec scolaire, je galérais tellement. J’avais toujours voulu faire médecine, devenir chirurgien. Avec mon niveau scolaire, mes profs me déconseillaient fortement la filière scientifique, j’ai du remettre en question tout mon projet de vie, si bien ficelé depuis ma tendre enfance. J’ai écumé les salons étudiants et j’ai rencontré la psychomot. C’était comme une évidence, ça m’a donné la force de me battre, d’apprendre toutes les notions qu’il me manquait pour réussir en classe, pour accéder à mon rêve. Je suis rentrée en filière S et ma détermination ne s’est pas arrêtée là, j’ai fini par décrocher mon bac mention très bien. Quand j’ai vu à quel point j’étais capable de me surpasser, j’ai continué à tout donner, dans mes études et aujourd’hui dans ma vie professionnelle. La psychomotricité m’a permis de mettre en lumière toutes les compétences que j’avais en moi, de booster l’estime que j’avais de moi-même, de me rencontrer dans une dimension plus apaisée, de croire en moi…
Par-dessus ça, elle m’a appris plus de tolérance envers l’Autre, plus d’empathie…


C’est vraiment la rencontre de ma vie.

Aujourd’hui je suis psychomotricienne, dans le sens cartésien du terme. Tout me relie à la psychomotricité, c’est mon métier, mais également mon mode de vie et mon mode de penser. Je suis tellement fière. Lorsque j’ai été diplômée, c’était plus qu’une autorisation d’exercer mon métier, c’était la consécration du chemin corporel, émotionnel et intellectuel que j’avais entamé depuis que j’avais 15 ans. Et ce qui est fou, c’est que chaque jour je continue à apprendre. La psychomot, c’est vraiment l’aventure de ma vie, et une direction que je prends chaque jour.

  

 

  • Raconte moi un de tes plus beaux moments comme psychomot ?

Au-delà de tout ce que j’ai pu citer dans la question précédente, il y a aussi les rencontres. Chaque rencontre avec un patient, et je ne parle pas simplement de la rencontre initiale, mais de chaque sphère de l’enfant que je rencontre… Les regards, les rires, les échanges, les jeux. Ce sont des moments qui n’ont pas de prix. 

Un de mes plus beaux moments c’est quand un enfant qui présente un TSA sévère m’a fait un énorme câlin lorsque l’on s’est retrouvé après le confinement.

 

  • Enfin, comment as tu découvert MissPsychomot ? Qu’est ce que tu apprécies le plus sur le blog ou sur Instagram ? 

J’ai découvert MissPsychomot en suggestion dans mon compte instagram perso, je l’ai suivi car tous les articles me parlaient. J’ai particulièrement été intéressée par les articles à propos de la HNI, que j’ai découvert par ses posts et qui m’ont été précieux, et qui ont fait bouger mes réflexions, et même changé ma façon de penser par rapport à ce thème.


Merci Juliette pour cette interview ❤️ Vous pouvez retrouver les liens de ses comptes Instagram juste là :

⭐️ Si à votre tour, vous souhaitez vous faire connaître, partager votre vision de la profession et plus encore, je vous invite à me contacter via misspsychomot@outlook.com ⭐️

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