avec Miss Psychomot

Zoom sur le poop shaming

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Dans le précédent article consacré au poop shaming ou syndrome de la princesse, également appelé parcoprésie, j’ai partagé avec vous quelques réflexions sur l’origine psychologique sur ce phénomène.

J’ai reçu de nombreux commentaires et témoignages à la suite de ce post sur instagram (à retrouver ici), chaque personne a sa propre histoire et techniques mises en places. Certaines souffrent plus que d’autres, parfois cela devient handicapant dans le quotidien.

La question n’est pas de savoir si oui ou non, nous sommes touchés par la parcoprésie (parce qui oui, cela ne touche pas que les femmes même si elles sont en proportion plus nombreuses).

La question est de savoir si nous en souffrons beaucoup ou non aujourd’hui et quels sont les impacts dans notre vie.

Cet article n’a pas pour vocation de vous aider à trouver une solution, il met en lumière le phénomène de la honte d’aller à la selle et ses manifestations

Petite définition du poop shaming

Les critères du poop shaming se traduisent à travers la gêne vis à vis des odeurs et des bruits lors du passage au toilette mais aussi par le fait que les autres utilisateurs puissent penser que vous êtes responsable de la saleté des toilettes.

Comment cela se manifeste ?

Certaines techniques ont pour objectif de réduire le bruit et l’odeur :

  • Pour cacher le bruit :
    • Fermer les portes
    • Du papier dans l’eau
    • Tirer la chasse avant de commencer
    • Augmenter le volume de la musique / télé …
    • Ouvrir les robinets
  • Pour cacher l’odeur :
    • Allumer une allumette (je ne connaissais pas … mais 14% des français auraient recours à cette technique)

La présence d’autrui influence le rapport à la selle

Aller la selle peut être source de tension, d’appréhension et de tabous au sein du couple, puisque 27% des hommes et 39% des femmes attendent le sommeil ou le départ du partenaire pour aller au toilette.

En plus, les toilettes peuvent être une source de disputes, pas seulement au sein du couple mais avec n’importe qui d’autre. Afin d’éviter les reproches, il est en effet possible d’imaginer qu’il y ait impossibilité d’aller à la selle :

  • chez un nouveau partenaire sexuel quand il est à proximité des toilettes (56% des femmes répondent être incapables d’y aller contre 30% des hommes seulement)
  • chez des amis quand ils sont à côté
  • sur le lieu de travail quand d’autres sont aussi aux toilettes
  • dans les toilettes publics
  • à domicile quand d’autres sont à côté

Globalement, la tendance est majoritaire chez les femmes (69%) à se sentir ou être incapable d’aller à la selle dans au moins une de ces situations contre 48% des hommes.

« Je vais m’isoler, là où personne ne m’entendrait et sentirait mon passage au toilette »

En plus du bruit et des odeurs, les reproches recensées après le passage au toilettes sont :

  • De ne pas avoir jeté / changé le rouleau de papier
  • De ne pas avoir abaissé / relevé la lunette des toilettes
  • De ne pas avoir aéré ou désodorisé
  • De ne pas avoir bien nettoyé les toilettes
  • De ne pas avoir tiré la chasse d’eau

D’ailleurs, lorsque la question du nettoyage des toilettes au sein du couple est évoquée, 73% des femmes indiquent s’en charger le plus souvent contre 20% des hommes.

Pour autant, il n’y a pas toujours de malaise liée à la selle dans la relation de couple à

  • Parler ouvertement du passage au toilette ou problème de selle (56% des hommes en parlent contre 59% des femmes)
  • Lâcher des flatulences intentionnellement devant le partenaire (59% des hommes contre 42% des femmes)
  • Faire ses besoins dans les toilettes d’une salle de bain en présence de l’autre (34% chez les hommes et femmes)

Là encore, les femmes se chargent en majorité du nettoyage des lieux d’aisance pourtant utilisé par chacun des membres du foyer

Les impacts sur la santé

La prévalence des troubles digestifs et intestinaux touchent plus les femmes que les hommes que cela soit pour :

  • la constipation
  • les troubles de la digestion (crampes …)
  • les crises de diarrhées
  • les processus de défécation douloureux

La tendance se rejoint chez les hommes et femmes en ce qui concerne :

  • les problèmes d’irritation du colon
  • l’encoprésie (fuite de matière fécales)
  • les maladies inflammatoires chronique de l’intestin

Le déficit d’accès aux toilettes

Enfin l’accès difficile au toilette publiques a été mis en lumière depuis la pandémie, en effet, 66% des français ont jugé l’accès difficile dans leur commune à noter que 76% des hommes et 76% des femmes jugent leur nombre inuffisant. En plus d’être sales, nauséabondes, pas assez sûres avec des files d’attentes trop longues.

Les chiffres relevés par l’ifop indiquent que 76% des femmes ressentent de la gêne avant de déféquer dont 56% se disent l’être encore aujourd’hui contre 62% des hommes dont 42% le seraient actuellement.

La saleté des wc qui implique alors une adaptation de la position adoptée : en effet, seuls 19% des français sont assis directement sur la lunette contre 45% qui sont en position d’équilibre pour éviter tout contact de la peau sur la surface tandis que 36% installent une couche de papier toilette.

Il y a de quoi être effrayé et gêné d’aller aux toilettes malgré l’invitation smiley 🙂

Pour conclure cet article, il est facile d’imaginer que le poop shaming soit très récurrent et touche beaucoup plus de personne qu’on ne l’imagine même si le phénomène ne se manifeste pas toujours de la même manière, ni aux mêmes endroits, ni avec les mêmes personnes. L’échantillon comporte 1010 personnes pour une enquête réalisée entre le 9 et 12 avril 2021 par l’Ifop pour Diogène France.

Toutes les infographies sont disponibles ci dessous :

Reconnaissez vous quelques similitudes chez vous ? chez votre partenaire ? chez vos proches ? Mais aussi chez vos enfants ou les enfants que vous accompagnez ? En effet, certaines de ces manifestations et techniques d’évitement peuvent s’observer très tôt.

Avis aux étudiants qui souhaiteraient travailler sur le sujet ^^

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