avec Miss Psychomot

J’ai interviewé Noémie la psychomotricienne

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Je démarre la série des Interview inspirants avec Noémie que j’ai « rencontrée » sur Instagram. Un compte à découvrir rapidement !

Noémie, c’est la psychomot qu’on pourrait confondre avec moi puisque nous travaillons toutes les deux à la fois en libéral et en EHPAD (maison de retraite). Et pourtant, je suis très contente de commencer par son portrait car même si les lieux de travail sont similaires, nous n’avons pas le même parcours, et nos missions et médiations sont différentes. C’est ce qui fait en parti la richesse de notre métier.
Une chose est certaine, nous avons la même passion pour notre profession

Parles moi de toi, qui es tu ?

Moi c’est Noémie ou noemie.psychomotricienne sur instagram. Je suis diplômée de l’ISTR de Lyon depuis 2012 (6 ans déjà!!! Que le temps passe vite!).

 

Quel est ton parcours ?

Mon parcours est l’un des plus simple. Perdue dans ma période lycée, alors que j’étais bonne élève, je ne pensais pas avoir mon bac… Du coup ma terminale ne m’a pas vraiment permis de me poser les bonnes questions. Ma mère était auxiliaire de puériculture et m’a parlé de ce métier qu’est la psychomotricité.

Bien entendu, je suis allée rencontrer la conseillère d’orientation de mon lycée qui ne connaissait pas du tout ce métier (alors que c’était en 2007 quand même!). Elle n’a donc pas pu me renseigner. J’ai donc fait mes recherches toute seule comme une grande. Et au moment fatidique des résultats du bac, me voilà bachelière d’un bac S … Oups!

Que faire l’année suivante? Je me suis donc inscrite en prépa privée pour surtout faire un rattrapage de niveau car je n’étais pas très assidue en cours en terminale… J’ai tenté uniquement le concours de Lyon mais j’ai échoué. L’année d’après je suis entrée en prépa publique PCPM à Lyon et en parallèle le CNED. J’ai présenté deuxconcours la seconde fois: Lyon et Toulouse. Et j’ai été reçu à Lyon. a l’époque il n’y avait que 50 places!

Et c’est là qu’a commencé la belle aventure de l’école, toutes ces rencontres fantastiques et la création de mon identité professionnelle!

 

 

Où et avec qui exerces tu actuellement ?

Alors actuellement j’ai mon propre cabinet libéral que je partage avec une super collaboratrice. Je travaille à la limite du Rhône et de l’Isère et nous accueillons touttypedepopulation (allant de l’accompagnement du développement du bébé, aux troubles des apprentissages, du graphisme, TDA/H, TED, autisme, trisomie, manque de confiance en soi, anorexie, suite aux SSR dans le cadre d’accident de la route, travail de l’équilibre auprès de personnes âgées…).

J’aime vraiment la diversité de ce travail en libéral mais surtout le fait de ne pas me sentir seule dans mon exercice grâce à tous les liens professionnels à créer. D’ailleurs, avec mes voisines ergothérapeutes, nous aimerions former un pôle ergopsychomot! Bref de beaux projets.

A côté de cela, je travaille aussi en EHPAD auprès d’une populationâgée dépendante avec diverses pathologies. Dans cet EHPAD, il y a un UPDP (unité pour personnes dépendantes psychiques), un PASA (pôle d’activité et de soins adaptés) et un ADJ (accueil de jour). Bref vraiment pas de quoi s’ennuyer quand il faut être sur tous les fronts dans un mi-temps…

 

Comment organises tu ta semaine de travail ?

Lundi: le matin je suis à l’EHPAD au PASA et l’après-midi soit en bilan au cabinet soit sur toute ma paperasse (comptes rendus, URSSAF, compta, CFE…) qu’impose le travail en libéral. Je crois d’ailleurs que c’est la partie que j’aime le moins! et j’ai une supervision les lundis en début d’après-midi.

Mardi: journée complète en EHPAD avec généralement accueil d’une stagiaire: UPDP, ADJ, PASA et PEC individuelles.

Mercredi: journée complète au cabinet avec nouvellement accueil d’une stagiaire. La journée ne dépasse pas les 9 prises en charges individuelles quand tout le monde vient.

Jeudi: journée complète en EHPAD: UPDP, ADJ, PASA, PEC individuelle et relève en équipe.

Vendredi: journée complète au cabinet avec au maximum 7 à 8 patients quand tout le monde vient.

Je ne travaille pas les weekend et pour info ma collaboratrice est à mon cabinet les mardis et jeudis en journées complètes. Nous faisons un restaurant pour discuter de notre travail une fois par mois.

 

 

Quelles sont tes loisirs ? T’en inspires tu durant les séances de psychomot ?

Mes loisirs sont nombreux et je pense que l’un ne va pas sans l’autre. Ce que je veux dire c’est que nos loisirs font partis de notre être et que nous sommes psychomotricien(ne)s par vocation donc cela aussi fait parti de notre être.

 « Je pense donc je suis ». LOL.

 

Pour réellement répondre à la question j’aime les jeuxdesociété et les jeuxderôles. Alors cela je m’en sers dans ma pratique (surtout auprès des enfants) mais du coup ça aide d’aimer jouer quand on est psychomotricien(ne)s.

Après j’adore la photographie, cela est plus difficile à amener avec notre pratique mais je l’ai fait lors d’un atelier photo auprès de la personne âgée dans l’unité pour personnes dépendantes psychiques. L’art est l’une des seules choses qui reste quand la maladie est très avancée. Cela leur permet de rester en lien et de retrouver du sens. Nous avons même pu en faire une petite exposition et cela était un beau moment de partage.

 

Puis je fais aussi du yoga comme loisir personnel. Alors je peux m’appuyer de certaines pratiques en séance surtout de relaxation ou/et de prise de conscience corporelle mais je ne suis pas prof de yoga donc je prends plutôt ce temps hebdomadaire comme un lieu où à mon tour je prends soin de mon corps et prends le temps de m’écouter.

 

Ce qui reste très important quand notre corps est notre premier outil de travail.

 

J’aurais même un objectif personnel qui serait de consacrer plus qu’un temps hebdomadaire à cela…

 

Que préfères tu dans ton travail ?

Ce que j’aime dans mon travail? TOUT! Non plus principalement les rencontres avec mes patients. Chaque personne rencontrée dans le cadre de mon travail m’apporte beaucoup et cela tant sur le plan personnel que professionnel. On apprend tout le temps que ce soit avec les grands ou les plus petits. Et j’adore ce côté relationnel tout en passant par le ludique.

Je crois que je suis une éternelle enfant!

La deuxième chose que j’aime par dessus tout c’est le fait qu’il n’y ait pasderoutine. Il y a peut-être des rituels mais chaque instant partagé est différent et j’apprécie grandement ce point là.

 

Quelles sont les qualités que tu estimes nécessaires pour être un super psychomot ?

Comme je le dis à mes stagiaires, il n’y a pas de super psychomot car les super héro n’existent malheureusement pas!

Mais il y a des personnes qui s’adaptent à toute situation pour faire au mieux pour le patient. Il y a des personnes qui prennent le temps d’écouter et d’accueillir les émotions. Il y a des personnes qui expliquent simplement les choses, dédramatisent des situations, accompagnent et le font de façon ludique.

Il y a des personnes qui se remettent sans cesse en question, qui se questionnent eux-même mais questionnent aussi les autres.

Voilà je pense que ça résume un peu les qualités qu’un psychomotricien(e) a pour moi.

 

Comment envisages tu le métier d’ici quelques années ?

Dans un rêve j’imagine que nous soyons plus reconnus, plus compris et intégrés que ce soit dans les institutions ou dans le libéral. En tout cas, j’espère que nous serons en parti remboursé par la sécurité sociale (en tout cas pour certaines pathologies diagnostiquées).

Mais dans la réalité j’espère surtout que notre gouvernement aura ré-ouvert l’ingénierie des écoles de psychomotricité pour passer en master. Accompagnant des étudiants (stagiaires et mémoire) il me semble important de passer sous un mode LMD. Afin d’ouvrir une vraie possibilité de recherche en psychomotricité et ainsi permettre la revalorisation de notre métier sur tous les domaines.

 

Quels sont les impacts de la psychomotricité sur ta vie ? Qu’est ce qui a changé en toi ? 

J’ai appris beaucoup de mon métier. Il fait maintenant parti de moi et m’accompagne au quotidien.

J’ai appris surtout à m’écouter beaucoup plus, que ce soit corporellement ou psychiquement. Je peux faire plus confiance aux signes infra-verbal de mon corps quand il m’envoie un signe et ainsi lever le pied. Car il ne faut pas oublier que même si mon métier est devenu une passion, il faut aussi parfois dire stop. Nous sommes plus ou moins des éponges par rapport à nos patients et il faut pouvoir décharger à notre tour. Ensuite, je ne suis pas encore maman, mais j’espère l’être dans pas trop longtemps 😉 mais je pense que je ne serais pas la même maman sans ces études, sans ce métier… à voir!

Pour finir, raconte moi un de tes plus beaux moments comme psychomot ?

Il y a tellement de beaux moments! Tant en gériatrie qu’en séance libérale! Ils sont précieux mais reste dans l’intime. Il y a tous ces regards d’étonnements « j’y suis enfin arrivé » de mes patients, ces confidences si personnelles qu’ils livrent comme ça à un moment de séance inattendu, ces « mercis », des moments où certaines personnes se lèvent de leur fauteuil pour attraper un ballon alors qu’ils en avaient peur à notre rencontre, ces collègues qui changent leurs approches après un échange et qui constatent le bénéfice…

Ils sont tellement nombreux ces moments!

Ils me permettent de me construire et d’affirmer mon identité professionnelle de jour en jour, même après 6 ans! Et si j’en partage ce sera sur ma page insta 😉

 

 

Un énorme Merci à Noémie pour sa participation

 

Pour en savoir plus sur elle, voici sa page Instagram >> Noémie.psychomotricienne

Toutes les photos illustrant l’article viennent d’elle et sont partagées avec son autorisation. Merci de bien vouloir les respecter.

 

J’espère que le 1er épisode de la Série Interview Inspirant sur la psychomotricité vous a plu. Un petit commentaire ici ou sur mon compte Instagram pour m’encourager est la bienvenue.

 

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